Installation du télétravail, augmentation d’heures d’écoute au téléphone ou visioconférence, report de rendez-vous de bilans auditifs … pour la journée nationale de l’audition, qui a eu lieu le 11 mars dernier, l’association JNA a présenté les résultats de son enquête annuelle réalisée en partenariat avec l’Ifop*.

 

Santé auditive en télétravail : quels impacts sur les salariés ?


Depuis un an, le télétravail s’est imposé dans notre vie, et avec, les réunions en ligne. Si ces dernières sont indispensables pour travailler et maintenir un lien entre les équipes, elles peuvent aussi causer une fatigue, notamment auditive. Passer ses journées à se concentrer sur la voix des collègues ou à subir les différents changements de volume lors de visioconférences n’est pas de tout repos pour les oreilles.

 

Une difficulté accrue pour communiquer

Selon l’étude JNA, plus du tiers des sondés déclarent rencontrer des difficultés de compréhension de la parole, visiblement accentuées par des situations devenues courantes avec les mesures sanitaires : réunions à distance, port du masque… Les résultats de l’étude dévoilent également l’augmentation des pratiques d’écoute potentiellement mauvaises pour la santé auditive en télétravail, notamment au travers de hauts parleurs ou écouteurs de mauvaises qualités.

Des modes de consommation qui impactent la santé auditive en télétravail

23 % des télétravailleurs à temps plein utilisent un casque ou des écouteurs minimum 2 heures par jour et 65 % indiquent que cette durée d’écoute quotidienne s’est intensifiée avec la crise sanitaire. 39 % de ceux qui utilisent ces appareils ressentent une gêne suite à leurs utilisations (63 % pour le télétravail à temps plein).

Selon l’association, ce n’est pas le port de casques ou d’écouteurs qui pose problème, mais bien les modes de consommation de ces derniers. Par exemple, le temps d’écoute prolongé ou l’intensité du volume (48 % des participants mettent le son trop fort). La JNA revient par ailleurs sur l’importance d’un équipement audio de qualité, encore trop négligée. Elle rappelle que seuls 10% des français ont le réflexe de protéger leurs oreilles avec un casque à contrôle actif de bruit (Enquête JNA IFOP 2020).

 

La santé auditive moins prise en compte suite à la crise sanitaire


Alors que nos oreilles sont mises à rude épreuve avec l’augmentation des visioconférences, l’importance de notre santé auditive a été reléguée au second plan. Selon l’étude, les troubles auditifs sont passés de la seconde à la cinquième place parmi les inquiétudes de santé, loin derrière la covid-19. Ils ont également été 12 % à vouloir prendre rendez-vous pour un bilan auditif, mais ont annulé à cause de la crise sanitaire. 

La même étude montre que 56 % des français se sentent mal informés sur l’audition comparé aux autres problèmes de santé. Information importante, dans la mesure où un nombre conséquent de français vivent dans une gêne auditive quotidienne directement liée à ce déficit de sensibilisation.

L’Organisation Mondiale de la Santé estime que d’ici 2050 près d’une personne sur quatre dans le monde souffrira de déficience auditive, et souligne que l’ouïe est un sens précieux qu’il faut préserver, d’autant plus dans un contexte où l’environnement sonore prend une place de plus en plus importante dans société.

*Enquête réalisée en ligne par questionnaire auto-administré du 9 au 12 février 2021 auprès de 1005 personnes de 15 ans et plus.