Le monde connaît une pénurie de semi-conducteurs depuis plus de deux ans. Une loi des séries, au demeurant dramatique, a conduit à une rapide pénurie dans des secteurs qui en ont aujourd’hui besoin pour tout ou presque. Certains fabricants, comme le constructeur du micro-casque Tilde® Pro, Orosound, arrivent pourtant à assurer la continuité de leur production.

Pénurie des composants électroniques : quelle origine ?

La pénurie de composants électroniques, et plus exactement de semi-conducteurs, a commencé en 2020 lors de la crise sanitaire et des premiers confinements. Les causes et les effets se sont pour ainsi dire cumulés, avant de créer un effet boule de neige menant à une pénurie désormais mondiale.

Si l’on cherche l’origine de cette crise industrielle, il est possible de remonter à la fermeture d’usines en Asie, lors du premier confinement. La fabrication des composants s’est ralentie, d’abord en Chine alors considérée comme l’un des principaux pôles de conception avec les Etats-Unis. En parallèle, une rapide augmentation de la demande en biens de consommation par des citoyens alors confinés a été constatée.Une réalité contradictoire a ainsi fait son apparition : un besoin accru en semi-conducteurs dans un monde où ils se faisaient de plus en plus rares.

Pour pallier à ce début de pénurie, de nombreux constructeurs et industriels ont choisi de dérisquer leurs futures productions via une stratégie de (sur)-stockage. C’est alors qu’un effet boule de neige est venu amplifier la crise. Les ruptures se sont multipliées, notamment lorsque le secteur de l’automobile -stratégique pour beaucoup d’États- a utilisé ses capacités de stockage bien plus importantes que les autres secteurs grand public.

 

Comment la pénurie de semi-conducteurs impacte-elle les constructeurs ?

Les constructeurs de produits électroniques sont aujourd’hui affectés de multiples façons par cette crise industrielle sans précédent.

 • Le coût des semi-conducteurs s’envole

Avant tout par des problématiques de coûts, qui se sont littéralement envolés. Aujourd’hui, une hausse de 30% du prix des composants est enregistrée en moyenne. Certains semi-conducteurs particulièrement demandés dépassent même les 100%. À cela, s’ajoute l’envol des prix du fret lié à la fermeture sanitaire des pays. Par la même mécanique les frets sont devenus plus rares, il faut désormais “payer sa place” pour assurer le transport de marchandises.

 • Une sévère pénurie de semi-conducteurs les plus anciens

Finalement, face à la limitation de production des fonderies, les composants les plus anciens ont été accélérés en fin de vie pour laisser place à des composants plus récents, à plus forte valeur ajoutée. Certains industriels ont ainsi dû, du jour au lendemain, re-designer des produits avec des composants disponibles, sous peine de devoir définitivement en arrêter la production.

 

Assurer une continuité de production en 2022 : mission impossible ?

Malgré l’ampleur de la crise, certains fabricants comme le français Orosound, assurent la continuité de leur production. 

 • Anticiper les besoins du marché

Pour faire face à la pénurie, la réponse se trouve avant tout dans l’anticipation des besoins. Ce qui nécessite une vision du marché à plus long terme : les commandes de composants doivent aujourd’hui être passées un an à l’avance. Si la demande est supérieure à celle anticipée, il devient presque impossible d’éviter la rupture de stock.

 • Innover

Un autre atout non négligeable face à cette crise est la capacité d’innovation. Les designs industriels s’appuyant sur des composants anciens et moins chers subissent des pénuries plus importantes. Les entreprises en avance de phase, ayant pour stratégie de sourcer et intégrer au plus vite les composants les plus innovants, sont aussi les plus adaptables face à la pénurie.

 • Investir dans le made-in-France

Finalement, produire tout ou partie d’un produit en France procure un réel avantage concurrentiel. Les entreprises qui se sont tournées vers le Made-in-France sont, dans les faits, moins impactées par la crise industrielle. D’une part, car elles limitent l’impact négatif des fermetures d’usines dans les régions chinoises encore régulièrement mise en confinement par les autorités. D’autre part, en se mettant à l’abri de l’augmentation des prix et des délais du fret pour le transport des marchandises.

Face à l’ampleur de la pénurie, le rétablissement à la normale envisagé pour 2023 est désormais projeté à 2024. Les fonderies sont aujourd’hui au maximum de leur capacité, y compris la taïwanaise TSMC qui détient 50% des parts de marché.

Bien que des annonces d’investissement massif aient été faites, il est clair que du temps passera avant que l’augmentation des capacités de production ne soit réellement effective. Mais si la crise industrielle reste un défi pour les entreprises, certaines peuvent aussi y voir l’opportunité de mieux anticiper, innover, et d’investir dans le Made-in-France.

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